Résumé
C'est bien à la constitution d'un territoire que travaille le film de Nicolas Philibert, celui des sourds. Par la rencontre attentive et patiente de nombreuses personnes, le cinéaste parvient et un premier temps à construire le récit de leur différence. Ainsi, ce qui au premier abord peut sembler relever de "l'anormalité" s'impose comme une particulier par un système de communications où les gestes des mains et les expressions du visage sont autant de paroles muettes, et subtiles et efficaces. Dès lors, le film se retourne sur son spectateur et lui propose une réflexion dense qui a trait aux "autres", dont les traits ne sont pas rédhibitoires, loin s'en faut.